
Je vous écris de Bamako où il ne fait pas chaud du tout. Quelque chose comme une quinzaine de degrés, alors que je m'étais habitué au 30° Bamako standard. Une amie assistante technique a protesté hier soir qu'elle n'avait tout de même pas signé son contrat pour avoir froid !
Remarquez, on voit tout de suite que les Maliens ne sont pas habitués, eux non plus. Ils sont emmitouflés dans tout ce qu'ils trouvent, anoraks polaires ou turbans, pulls enfilés les uns sur les autres, ou même manteaux. Bon, ils ne portent pas de gants, mais il ne faudrait pas beaucoup insister, car la main qu'ils vous tendent est souvent gelée quand on la serre.
Dans le nord, quatre touristes ont été hier capturés au Niger alors qu'ils revenaient du festival de Tombouctou. Nous, justement, on avait renoncé à nous y rendre cette année. Pas pour des raisons de sécurité (nous étions inconscients), mais c'était trop loin et trop cher. Déjà deux diplomates canadiens et leur chauffeur sont au main des rebelles. Une antenne vient de s'installer à Bamako dans la maison d'un de nos amis. La rumeur publique bruisse de paroles sévères contre ces narco-terroristes touareghs. Mais qui sont-ils vraiment ?
Nous revenons d'une longue virée en pinasse à moteur sur le fleuve Niger où nous sommes remontés de Ségou à Mopti, 310 kilomètres d'émerveillement. Le paysage semblait défiler de part et d'autre, berges cultivées, villages d'agriculteurs, troupeaux de centaine de bœufs à l'étonnant profil, car ils ont une boule de graisse saillante sur l'avant-dos. Des pêcheurs, tous de l'ethnie Bozo, les maîtres de l'eau, s'activaient dès l'aube en jetant leurs filets d'un beau geste cent fois répété. De loin en loin, ils avaient dressé des campements provisoires sur les bancs de sable mis à nu par la décrue du fleuve. Il les abandonneront lorsque reviendra la saison des pluies et que les eaux remonteront.
Emerveillés, mais gelés, car partis de Bamako par une agréable chaleur, nous n'avions pas même emporté un pull ou un coupe vent. La première nuit fut un peu difficile sans duvet. Catherine et moi nous nous serrions l'un contre l'autre pour nous tenir chaud sous la mince couverture que nous avaient fourni nos convoyeurs. Autant vous dire que nous avons dormi tout habillé la nuit suivante.
Mais le spectacles des milliers d'oiseaux, aigles pêcheurs, hérons cendrés et hérons blancs, vanneaux, martins-pêcheurs, cormorans et tisserands venus tenir compagnie aux boeufs, tout nous faisait oublier la nuit trop fraiche et préférer le souvenir de la lumière du soir.
Remarquez, on voit tout de suite que les Maliens ne sont pas habitués, eux non plus. Ils sont emmitouflés dans tout ce qu'ils trouvent, anoraks polaires ou turbans, pulls enfilés les uns sur les autres, ou même manteaux. Bon, ils ne portent pas de gants, mais il ne faudrait pas beaucoup insister, car la main qu'ils vous tendent est souvent gelée quand on la serre.

Nous revenons d'une longue virée en pinasse à moteur sur le fleuve Niger où nous sommes remontés de Ségou à Mopti, 310 kilomètres d'émerveillement. Le paysage semblait défiler de part et d'autre, berges cultivées, villages d'agriculteurs, troupeaux de centaine de bœufs à l'étonnant profil, car ils ont une boule de graisse saillante sur l'avant-dos. Des pêcheurs, tous de l'ethnie Bozo, les maîtres de l'eau, s'activaient dès l'aube en jetant leurs filets d'un beau geste cent fois répété. De loin en loin, ils avaient dressé des campements provisoires sur les bancs de sable mis à nu par la décrue du fleuve. Il les abandonneront lorsque reviendra la saison des pluies et que les eaux remonteront.


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Je m'arrête pour aujourd'hui, en vous promettant un "A suivre" savoureux : l'histoire d'un maçon architecte qui construisit la mosquée du village de Diafarabé en 1997 et ne lui survécut pas.* *
S'il fait froid à Bamako, que dire pour Paris !
RépondreSupprimerMerci pour ce récit si vivant qui nous fait vous envier,... parfois. Si on n'est pris en otage par les Touaregs, on l'est par le gouvernement ! Est-ce pire ?
A bientôt ! Vous nous manquez !
Esther et Paul
Que de souvenirs tu me rappelles, il y a 33ans je me baignai dans le Niger inconsciente moi aussi.
RépondreSupprimerNous aimerions venir vous voir dès que la température aura remonté.
Pour l'instant nous sommes en partance pour Munich. La chaleur sera pour plus tard.
Elle est dans notre coeur et nous vous en envoyons un peu.
Pensons souvent à vous
Georges et Annie
Ici le froid humide s'est installé après la tempête "Claus" dévastatrice de ce beau sud-ouest où je vis.
RépondreSupprimerNous nous remettons petit à petit de cinq jours sans électricité, sans chauffage et pour beaucoup sans eau. Le pire sans doute;
Cela nous a permis de vider les congélateurs entre amis et de cuisiner dans les cheminées.
Comme quoi la nature remet les Hommes à l'heure parfois...